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Concurrence : le troisième lot de la Région Sud attribué
Photo Andreas Wettig
Le 17 octobre 2025, l’assemblée régionale a voté l’attribution du lot 3 « Alpes Est Provence » à SNCF Sud Alpes Méditerranée pour une durée de dix ans à compter de décembre 2029.
Ce nouveau contrat de service public ferroviaire porte sur les dessertes entre Marseille, Toulon, Hyères et Les Arcs, ainsi que sur la ligne des Alpes entre Marseille, Gap et Briançon y compris la liaison avec Valence.

Carte du lot « Alpes-Est Provence », source : Trans-Missions
Le contrat de service public prévoit aussi la fourniture de 25 rames Régiolis neuves et la modernisation des ateliers de maintenance à Marseille-Blancarde et Briançon par l’opérateur.
Le dernier appel d’offres prévu par la Région portera sur le lot « Ouest Provence ». Sa procédure est pour l’heure bloquée : une partie du matériel roulant (TER 2N PG) contient de l’amiante et ne pourrait donc pas être transférée à un autre opérateur[1].
Une première étape vers les SERM Aix-Marseille et Toulon
La Région Sud a profité des baisses de coût attendues par la mise en concurrence pour augmenter très fortement l’offre, qui passera de 4,8 à 8,2 millions train km en moyenne sur la durée du contrat.
La Région prévoit de lancer un Service Express Métropolitain (SERM) au Nord et à l’Est de Marseille — vers Toulon et Aix-en-Provence — avec une desserte cadencée en continu, du matin jusqu’à tard le soir.
Dans une seconde phase, une offre similaire sera déployée autour de Toulon, en fonction de l’avancement des aménagements d’infrastructure.
La ligne des Alpes bénéficiera elle aussi d’un renforcement de son offre, porté notamment par l’échéance des Jeux olympiques et paralympiques de 2030. Cette hausse restera toutefois contrainte par la présence d’une voie unique.
Grâce à l’ouverture à la concurrence, ces améliorations substantielles pourront être réalisées sans augmenter la contribution régionale.
La Région Sud avait déjà procédé de la même manière pour les lots « Intermétropoles » et « Azur », doublant l’offre de transport sans augmenter la contribution publique. Mis en service respectivement en décembre 2024 et en juin 2025, ces lots – qui étaient alors les tout premiers contrats de service publics ferroviaires attribués en France – ont jusqu’à présent tenu leurs promesses.
La SNCF peut gagner
L’opérateur retenu, SNCF Sud Alpes Méditerranée, est une filiale de SNCF Voyageurs. Comme l’ont montré d’autres appels d’offres, la mise en concurrence pousse la SNCF à revoir son organisation et à améliorer de manière significative sa productivité, comparé à son fonctionnement en situation de monopole sous convention TER.
La mise en concurrence profite donc d’abord à la Région et aux voyageurs, mais elle agit aussi comme un levier d’amélioration pour l’opérateur historique.
Du changement reste nécessaire chez SNCF Réseau
Malgré ces progrès, deux contraintes propres au contexte ferroviaire français entravent encore la mise en place d’un service ferroviaire urbain dense de type SERM. D’une part, le service reste interrompu une heure chaque matin, SNCF Réseau imposant une fermeture quotidienne de chacune des voies afin de procéder à une inspection du réseau, les fameuses “plages de surveillance”. La mécanisation de ces opérations, pratique courante depuis longtemps chez nos voisins, progresse très lentement en France. D’autre part, SNCF Réseau impose une fin de service autour de minuit, sauf le samedi, un horaire insuffisant au regard des usages et des rythmes de vie des grandes métropoles.
L’implication de Trans-Missions
Trans-Missions est fier de la confiance renouvelée de la Région Sud en tant qu’AMO technique, dans la continuité du travail réalisé pour les deux premiers lots. Forte de l’expertise acquise auprès de plusieurs régions, elle a fourni l’expertise technique utile pour cette mission. Trans-Missions profite des 25 ans d’expérience de l’ouverture à la concurrence outre-Rhin, ce qui a permis d’éviter certaines erreurs rencontrées par les autorités allemandes lors de leurs propres ouvertures à la concurrence.
Le parti pris de Trans-Missions — tirer parti de l’ouverture à la concurrence et des appels d’offres pour enclencher un véritable “choc d’offre ferroviaire” — se voit confirmé par ce nouveau succès remporté dans la Région Sud.
[1] https://www.trans-missions.eu/la-presence-damiante-dans-les-trains-empeche-t-elle-leur-transfert-a-des-concurrents-un-debat-franco-francais/